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Gabriella Tami · Docteure en médecine vétérinaire et détentrice d’un master d’éthologie
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Chaque jour, vous observez votre chat avec beaucoup de tendresse et d’affection. Son bonheur est sans nul doute la chose la plus importante à vos yeux. Mais admettez-le... il vous arrive parfois de vous demander : "N’aurait-il pas un peu grossi ?” Malheureusement, le surpoids et l'obésité sont des réalités auxquelles de nombreux chats font face. Ce sont les conséquences d’un style de vie sédentaire et d'une alimentation souvent inadaptée à leurs besoins. Si vous êtes parmi celles et ceux qui s'inquiètent ou se questionnent sur une éventuelle prise de poids de leur chat, cet article est fait pour vous. Le surpoids de votre chat est un sujet qu'il ne faut en aucun cas prendre à la légère. En effet, une prise de poids peut accroître le risque de maladies chez lui, ce qui peut ensuite l’impacter négativement au quotidien et réduire considérablement son espérance de vie.
Chez les chats, le surpoids et l'obésité ont pour conséquence une l'accumulation excessive de graisse dans le corps. On parle de surpoids quand les chats dépassent jusqu'à 10% de leur poids idéal et d'obésité lorsqu’ils dépassent 20%. Par exemple, si votre chat pèse 4,5 kg alors que son poids idéal est de 4 kg, il est en surpoids. À partir de 5 kg, il franchit le seuil de l'obésité.
Pour les félins, l’excès de poids n'est pas qu’une simple histoire de "quelques kilos en trop" : des variations, mêmes minimes, peuvent avoir un impact notable sur leur forme, leur bien-être et leur santé.
Plusieurs raisons peuvent expliquer le fait que votre chat ait grossi. Les plus courantes sont les suivantes :
La stérilisation
Les chats stérilisés ont tendance à prendre du poids1 en raison d'une diminution de la production d'hormones sexuelles, qui entraîne un ralentissement de leur métabolisme de base. Cela se traduit ensuite par une augmentation de la graisse corporelle et une diminution de la masse musculaire2. De plus, la diminution des hormones sexuelles après la stérilisation entraîne une augmentation de l'appétit et une baisse de l'activité physique.
Une alimentation inadaptée
Nous, pet parents, avons parfois tendance à nourrir notre chat sans imaginer que tout au long de sa vie, ses besoins évoluent. Il est donc nécessaire d'adapter son alimentation à ses besoins nutritionnels du moment.
Déséquilibre entre l'apport énergétique et les calories brûlées
Pour simplifier, un chat qui mange trop et bouge peu, augmente sa probabilité de souffrir d’embonpoint. C'est pourquoi les chats peu actifs physiquement sont bien plus exposés au risque de surpoids1.
La suralimentation
Si vous ne suivez pas la ration journalière recommandée ou si vous abusez des friandises, cela peut également entraîner un excès de poids3. Parfois, les pet parents confondent le miaulement exprimant le besoin d'attention avec celui qui demande de la nourriture. Cela peut donc amener à une suralimentation qui dépasse largement les rations recommandées pour votre chat.
Génétique
La prédisposition à l'obésité chez les chats est liée à une composante génétique4.
Médicaments
Certains d’entre eux augmentent l'appétit ou ralentissent le métabolisme, et peuvent ainsi participer à une prise de poids conséquente.
Tout ceci est exacerbé par la tendance qu’ont de nombreux pet parents à sous-estimer les signes distinctifs et facilement identifiables, indiquant que leur chat commence à accumuler un surplus de graisse5.
Le surpoids de votre chat peut sérieusement compromettre sa qualité de vie. Voici les conséquences les plus fréquentes :
L'évaluation de son état physique doit être faite de manière globale. Le poids idéal d'un chat peut fluctuer en fonction de sa morphologie. Par conséquent, pour identifier un excès de graisse corporelle, l'examen de sa morphologie se révèle plus fiable qu'un simple contrôle de son poids. Toutefois, lorsqu'un chat est en forme, le poids sur la balance correspond à son poids idéal. Cette donnée nous permet ainsi de détecter une prise de poids excessive lors des prochaines pesées.
Palpez ses côtes
Si votre chat a atteint son poids idéal, ses côtes ne devraient pas être visibles, mais elles sont facilement palpables sous une fine couche de graisse. En cas de surpoids, la couche de graisse étant épaisse, les côtes et les autres protubérances osseuses, comme les vertèbres, sont alors difficilement palpables.
Observez sa taille en vous positionnant au-dessus de lui
S'il a atteint son poids idéal, vous devriez remarquer un rétrécissement au niveau de sa taille, derrière ses côtes, mais sans que celui-ci soit trop prononcé. Chez les chats en surpoids ou obèses, le tour de taille n'est pas observable et le corps peut même s'arrondir autour de cette zone.
Placez-vous sur le côté et observez la courbe de son ventre
Lorsqu'un chat a atteint son poids idéal, sa silhouette en correspondance de l'abdomen doit être repliée par rapport à la ligne du sternum. Alors qu'en cas de surpoids et d'obésité, l'abdomen augmente de volume et le pli abdominal disparaît.
Comparez les résultats de vos observations au tableau d’indice de condition corporelle pour les chats
Dans ce type de tableau, l'évaluation physique est généralement représentée sur une échelle à 5 indices. L'indice de condition corporelle 3 est considéré comme normal, l’indice 4 signale un surpoids, tandis que l’indice 5 indique une obésité.
En cas de doutes sur la manière de procéder à cette évaluation, prenez rendez-vous avec votre vétérinaire
Maintenant que vous savez reconnaître l’excès de poids et que vous le constatez sur votre propre chat, ne vous inquiétez pas. Il existe plusieurs solutions pour prévenir la prise de poids excessive de votre chat. En voici quelques-unes :
Contactez votre vétérinaire
Si votre chat est en surpoids, vous devez faire évaluer son état de santé, déterminer son niveau de surpoids et faire établir un plan personnalisé par un professionnel qui le ramènera progressivement à son poids idéal.
Choisissez une alimentation adaptée aux caractéristiques et aux besoins de votre chat
tout en veillant à respecter scrupuleusement la ration indiquée sur l'emballage, ou les instructions que votre vétérinaire vous donnera. Évitez de lui donner des friandises ou autres “petits” extras à tout va.
Encouragez l'activité physique pendant les repas
L'instinct de chasseur est intrinsèque aux chats. Tirez parti de cette caractéristique en choisissant des jouets "distributeurs" de nourriture ou des mangeoires interactives que votre chat devra manipuler avant de recevoir sa portion de croquettes. Disposez également sa nourriture à divers endroits dans la maison pour stimuler son exploration de l'environnement. Enfin, lancez-lui quelques croquettes au sol, pour l'encourager à se déplacer et à les attraper.
Réveillez son instinct de chasseur par le jeu
Pour cette solution, optez pour des jouets de la taille d'une souris, légers et potentiellement ornés de plumes. Ils peuvent être aisément manipulés pour simuler une proie fuyant le chat en ligne droite ou en s’envolant. De plus, pour assurer le succès de ce programme d'activité, il est préférable d'organiser plusieurs séances de jeu, courtes, de quelques minutes seulement. Et bien entendu, pour un chat déjà en surpoids, l'augmentation des séances d’exercice doit se faire de manière progressive.
Créez un espace plus stimulant pour votre chat
Mettez en place des griffoirs à plusieurs niveaux pour l’encourager à se déplacer et être en mouvement. Proposez-lui des éléments à explorer tels que des boîtes en carton, offrez-lui un accès contrôlé à l'extérieur, par exemple. Les options pour dynamiser la vie de votre chat sont multiples, à vous de trouver celles qui lui conviennent le plus.
Comme vous l'avez remarqué, le surpoids peut constituer une menace pour votre chat. Il faut donc l’évitez à tout prix ! Si vous percevez qu'il a tendance à prendre du poids, rappelez-vous que l'alimentation, l'exercice et des examens de santé réguliers sont cruciaux pour préserver sa bonne forme. Si vous avez le moindre doute concernant son poids, parlez-en à votre vétérinaire qui saura vous conseiller.
1. Scarlett JM, Donoghue S, Saidla J, Wills J (1994): Overweight cats: Prevalence and risk factors. International Journal of Obesity and Related Metabolic Disorders 18, S22–S28
2. Flynn MF, Hardie EM, Armstrong PJ (1996): Effect of ovariohysterectomy on maintenance energy requirement in cats. Journal of the American Veterinary Medical Association 209, 1572–1581.
3. Russell, K., Sabin, R., Holt, S., Bradley, R., & Harper, E. J. (2000). Influence of feeding regimen on body condition in the cat. Journal of Small Animal Practice, 411, 12-18.
4. Häring, T., Wichert, B., Dolf, G., & Haase, B. (2011). Segregation analysis of overweight body condition in an experimental cat population. Journal of Heredity, 102(Suppl_1), S28-S31.
5. Allan, F. J., Pfeiffer, D. U., Jones, B. R., Esslemont, D. H. B., & Wiseman, M. S. (2000). A cross-sectional study of risk factors for obesity in cats in New Zealand. Preventive Veterinary Medicine, 463, 183-196.
6. Scarlett, J. M., & Donoghue, S. (1998). Associations between body condition and disease in cats. Journal of the American Veterinary Medical Association, 21211, 1725-1731.
7. Nicoll, R., Jackson, M. W., Knipp, B. S., Zagzebski, J. A., Steinberg, H., & O'Brien, R. T. (1998). Quantitative ultrasonography of the liver in cats during obesity induction and dietary restriction. Research in veterinary science, 641, 1-6.
8. Lund, E. M., Armstrong, P. J., Kirk, C. A., & Klausner, J. S. (2005). Prevalence and risk factors for obesity in adult cats from private US veterinary practices. Intern J Appl Res Vet Med, 32, 88-96.
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